lundi 15 février 2016

Hollywood chez Vincente Minnelli


Cette séquence des Ensorcelés (The Bad and The Beautiful de Vincente Minnelli, 1953) est le climax du film. Jonathan Shields (Kirk Douglas, royal) est face à Georgia Lorrison (Lana Turner impériale). Jonathan est un producteur de cinéma qui vient de terminer un film dans lequel Georgia a obtenu le rôle principal. Le film est un succès et Georgia veut fêter l’événement avec son mentor. Mise en abîme, passion, haine, amour, violence, jalousie, la condition humaine est là sans fard. L’explosion de rage tyrannique de Kirk Douglas (dont il est coutumier dans de nombreux films) lui offre un moment de bravoure qui écrase et dévaste littéralement Lana Turner, désemparée et incrédule. Il n’hésite pas à détruire ce qu’il a créé dans un élan aussi égotique qu’ensorceleur. Minnelli filme (comme Billy Wilder pour Sunset Boulevard, 1950 ou Robert Aldrich pour Le Grand Couteau, (The Big Knife, 1955) un portrait à charge des mœurs hollywoodiennes. Le vitriol qu’il utilise pour dépeindre Jonathan Shields ( en fait, un décalque de deux grands producteurs américains, Darryl Zanuck et David Selznick) nous fait basculer de l’autre côté du miroir. 


 



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