Cette séquence des Ensorcelés (The Bad and The Beautiful de Vincente Minnelli, 1953) est le climax du film. Jonathan Shields (Kirk Douglas, royal) est face à
Georgia Lorrison (Lana Turner impériale). Jonathan est un producteur de
cinéma qui vient de terminer un film dans lequel Georgia a obtenu le rôle
principal. Le film est un succès et Georgia veut fêter l’événement avec son
mentor. Mise en abîme, passion, haine, amour, violence, jalousie, la condition
humaine est là sans fard. L’explosion de rage tyrannique de Kirk Douglas (dont
il est coutumier dans de nombreux films) lui offre un moment de bravoure qui
écrase et dévaste littéralement Lana Turner, désemparée et incrédule. Il
n’hésite pas à détruire ce qu’il a créé dans un élan aussi égotique
qu’ensorceleur. Minnelli filme (comme Billy Wilder pour Sunset Boulevard, 1950 ou Robert Aldrich pour Le Grand Couteau, (The Big
Knife, 1955) un portrait à charge des mœurs hollywoodiennes. Le vitriol
qu’il utilise pour dépeindre Jonathan Shields ( en fait, un décalque de deux
grands producteurs américains, Darryl Zanuck et David Selznick) nous fait
basculer de l’autre côté du miroir.
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