dimanche 28 février 2016

L’utilisation du flash-back au cinéma

Le recours au flash-back est presque aussi vieux que le cinéma. Le premier à l’avoir imposé est Marcel Carné dans Le Jour se lève (1939). Les rapports entre le passé et le présent (mais aussi le futur avec le flash-forward) sont au cœur de bien des films. Sans entrer dans une description trop technique, il faut savoir que les théoriciens de l’image ont répertorié de nombreux types de flash-back (pour ceux que cela intéresse, je renvoie à l’excellent livre de Yannick Mouren, Le Flash-back : analyse et histoire aux Éditions Armand Colin/2005). Voici trois exemples de flash-back (la liste n’est donc pas exhaustive) qui montrent que cette figure de style qui est censée relancer l’action et préciser la psychologie des personnages, n’a cessé d’évoluer.

1er exemple classique/le flash-back mental avec zoom avant sur le personnage et fondu enchaîné dans Le Jour se lève de Marcel Carné/1939. François (Jean Gabin) revoit les événements de sa vie qui l’ont amené à commettre l’irréparable. Le spectateur entre dans son intimité, dans sa mémoire. La superposition des deux plans et l’ellipse temporelle permet au récit filmique d’ouvrir de nouvelles perspectives.






2e exemple encore plus classique/le flash-back toujours mental, en fondu enchaîné seulement, dans Assurance sur la mort (Double Indemnity de Billy Wilder,1944). Walter Neff (Fred MacMurray) enregistre une confession sur les événements qui l’ont amené à être blessé à mort. Le fondu enchaîné passe d’un bureau, la nuit, à une route de Glendale, une ville du comté de Los Angeles, sous le soleil californien. La voix-off du narrateur omniscient accompagne ce déplacement temporel de la structure dramatique du récit fait à la première personne. Le film noir est bourré jusqu’à la gueule de ce type de procédé (Sunset Boulevard, The Killers …...). Classique et efficace.
3e exemple absolument génial/le flash-back dans la continuité narrative dans Lone Star de John Sayles,1996. Voici véritablement une innovation de taille dans un film totalement et intégralement sublime. Hollis (Clifton James), un shériff à la retraite raconte des événements passés autour d’un plat de tortillas. La séquence commence avec un travelling avant en plongée sur Hollis, ses mains disparaissent et la caméra cadre le plat de tortillas; une autre main entre dans le champ, soulève des tortillas et s’empare d’une liasse de dollars. La caméra poursuit son mouvement pour présenter  le shériff corrompu, Charlie Wade (Kris Kristofferson), sauf que sans coup férir et dans la plus parfaite continuité, l’action s’est transposée de 1996 à 1958. Le procédé sera repris plusieurs fois dans le film. Magistral.










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