lundi 15 février 2016

Le Bien et le Mal chez George Stevens,


Voici la matrice du duel westernien ! Jack Wilson (Jack Palance, reptilien) est un tueur à gages chargé de chasser des fermiers qui refusent de quitter leur terre sous la pression des grands propriétaires (les cattle barons). Face à lui, l’infortuné Frank Torrey (Elisha Cook Jr) pense pouvoir lui tenir tête. Le moment est absolument délicieux. Jack Wilson, bien campé sur ses deux jambes arquées, filmé en contre-plongée, enfile lentement ses gants en professionnel consciencieux. Cet ange de la mort, dans les yeux desquels brille la soif du crime, sourire sardonique aux lèvres, toise le pauvre Frank Torrey filmé en plongée, embourbé, hésitant, balbutiant. Le ciel est bas et lourd, l’orage gronde, la rue principale a été transformée en cloaque d’où émergent quelques masures brinquebalantes, l’espace est désespérément vide. Bien avant Robert Altman (McCabe and Mrs Miller, 1971) ou Clint Eastwood (Unforgiven, 1992), George Stevens nous décrit dans L'Homme des vallées perdues (Shane, 1953) un Ouest sauvage, glauque, sale.  L’affrontement entre le Bien et le Mal peut commencer. 







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