Je viens d’apprendre le décès de John Trudell, survenu le 8
décembre 2015 et je suis consterné. Militant politique, poète et chanteur
(adoubé par Bob Dylan en 1986), mais
aussi acteur d’origine Sioux Santee, John Trudell restera une figure majeure de
la cause indienne transfigurée par le texte, la musique et le cinéma. Il a
participé très tôt aux combats pour défendre les droits des Amérindiens aux
États-Unis. En 1969, il fait partie de la centaine de militants amérindiens qui
occupent l’île d’Alcatraz, dans la baie de San Francisco (il reste aujourd’hui
des traces de cette occupation; les graffitis This is an Indian Land
n’ont pas été effacés), puis il devient président, de 1973 à 1979, de
l’American Indian Mouvement, mouvement activiste étroitement lié au renouveau
amérindien des années 60 et 70 sur le plan politique, identitaire, culturel et
civique. Sa vie bascule en 1979, à la suite d’un incendie suspect dans lequel
périrent sa belle-mère, sa femme et ses deux enfants. Il quitte alors l’AIM et
pour surmonter son traumatisme, se met à écrire de la poésie (toujours
militante) que des musiciens comme Jackson Browne, Jesse Ed Davies ou Kris
Kristofferson ne vont pas tarder à mettre en musique. John Trudell parcourt alors le monde à la tête de son groupe Bad
Dog. À ce jour, quinze opus, juxtaposant musique traditionnelle amérindienne,
rock et blues sont disponibles.
Le monde du cinéma ne tarde pas à lui ouvrir ses portes. Il
rencontre Robert Redford, Sam Shepard, Val Kilmer, Kris Kristofferson (toujours
lui), Michael Apted. On le voit dans de petits rôles (un animateur de radio
dans la réserve Cœur d’Alène en Idaho dans Smoke
Signals de Chris Eyre/1998. Il y reprend le rôle qu’il avait tenu lors de
l’occupation d’Alcatraz puisqu’il avait installé sur le site, un émetteur radio
à partir duquel il diffusait sur les ondes l’émission Radio Free Alcatraz) ou
participant à des documentaires comme Incident
at Oglala de Michael Apted/1992 ou encore Reel Injun/ On the Trail of the Hollywood Indian de Neil
Diamond/2010. C’est le cinéaste britannique Michael Apted qui lui donne son
rôle le plus important dans un polar vitaminé branché sur du 220 (ou 110, c’est
selon), Cœur de Tonnerre (Thunderheart/1992). John Trudell y joue
son propre rôle sous le patronyme de Jimmy Look Twice, un activiste sioux.
Enfin, un documentaire, Trudell, signé
Haether Rae/2006, retrace les grandes étapes de sa vie, ses engagements pour la
paix, l’environnement et l’œuvre de sa vie, la cause amérindienne. Rest in
peace, man …
Val Kilmer et John Trudell dans Coeur de Tonnerre
Voici
un court extrait de Cœur de Tonnerre dans lequel John Trudell intervient….
www.youtube.com/watch?v=iT0sy4_wWSw
www.youtube.com/watch?v=iT0sy4_wWSw
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