samedi 27 février 2016

John Trudell (1946-2015)


Je viens d’apprendre le décès de John Trudell, survenu le 8 décembre 2015 et je suis consterné. Militant politique, poète et chanteur (adoubé par Bob Dylan en 1986),  mais aussi acteur d’origine Sioux Santee, John Trudell restera une figure majeure de la cause indienne transfigurée par le texte, la musique et le cinéma. Il a participé très tôt aux combats pour défendre les droits des Amérindiens aux États-Unis. En 1969, il fait partie de la centaine de militants amérindiens qui occupent l’île d’Alcatraz, dans la baie de San Francisco (il reste aujourd’hui des traces de cette occupation; les graffitis This is an Indian Land n’ont pas été effacés), puis il devient président, de 1973 à 1979, de l’American Indian Mouvement, mouvement activiste étroitement lié au renouveau amérindien des années 60 et 70 sur le plan politique, identitaire, culturel et civique. Sa vie bascule en 1979, à la suite d’un incendie suspect dans lequel périrent sa belle-mère, sa femme et ses deux enfants. Il quitte alors l’AIM et pour surmonter son traumatisme, se met à écrire de la poésie (toujours militante) que des musiciens comme Jackson Browne, Jesse Ed Davies ou Kris Kristofferson ne vont pas tarder à mettre en musique. John Trudell parcourt alors le monde à la tête de son groupe Bad Dog. À ce jour, quinze opus, juxtaposant musique traditionnelle amérindienne, rock et blues sont disponibles.
Le monde du cinéma ne tarde pas à lui ouvrir ses portes. Il rencontre Robert Redford, Sam Shepard, Val Kilmer, Kris Kristofferson (toujours lui), Michael Apted. On le voit dans de petits rôles (un animateur de radio dans la réserve Cœur d’Alène en Idaho dans Smoke Signals de Chris Eyre/1998. Il y reprend le rôle qu’il avait tenu lors de l’occupation d’Alcatraz puisqu’il avait installé sur le site, un émetteur radio à partir duquel il diffusait sur les ondes l’émission Radio Free Alcatraz) ou participant à des documentaires comme Incident at Oglala de Michael Apted/1992 ou encore Reel Injun/ On the Trail of the Hollywood Indian de Neil Diamond/2010. C’est le cinéaste britannique Michael Apted qui lui donne son rôle le plus important dans un polar vitaminé branché sur du 220 (ou 110, c’est selon), Cœur de Tonnerre (Thunderheart/1992). John Trudell y joue son propre rôle sous le patronyme de Jimmy Look Twice, un activiste sioux. Enfin, un documentaire, Trudell, signé Haether Rae/2006, retrace les grandes étapes de sa vie, ses engagements pour la paix, l’environnement et l’œuvre de sa vie, la cause amérindienne. Rest in peace, man …

                                          Val Kilmer et John Trudell dans Coeur de Tonnerre

Voici un court extrait de Cœur de Tonnerre dans lequel John Trudell intervient…. 

www.youtube.com/watch?v=iT0sy4_wWSw




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