Le
cambriolage du train est une figure imposée du western, d’autant plus
indispensable au genre que le premier western de l’Histoire du cinéma se nomme
justement Le Vol du grand rapide (The Great Train Robbery) réalisé par
Edwin S. Porter en 1903. Les variations autour de ce hold-up ferroviaire sont
nombreuses, mais ressemblent peu ou prou à celles que met en scène Anthony Man
dans L’Homme de l’Ouest (Man of the West, 1958).
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Prenez
tout d’abord un groupe de trois malfrats qui cheminent, l’air de rien, dans une
rivière serpentant à travers la forêt (photogramme 1). Le panache de fumée qui
se détache dans l’arrière-plan signale l’arrivée imminente du train et nous
devinons que ces trois individus ne sont pas là par hasard. Nous ne savons
encore rien de ces desperados, mais nous les pressentons patibulaires , sans
scrupules et âpres au gain vite gagné.
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Ce train justement, objet de toutes les convoitises, doit être bien choisi (photogramme 2). Le meilleur train, c’est celui bien entendu qui transporte des passagers, mais surtout l’argent fédéral pour payer les soldats et les employés stationnés dans cet Ouest encore sauvage. Il faut donc être extrêmement rigoureux dans les repérages des horaires, des sommes convoyées, du nombre de passagers à rançonner et surtout des lieux où le train doit faire provision d’eau et de bois pour alimenter le foyer et la chaudière de la locomotive. Quelques verres judicieusement payés dans un saloon de la ville de départ et des questions en apparence innocentes doivent permettre de délier les langues les plus rétives pour établir une stratégie sans faille.
Ce train justement, objet de toutes les convoitises, doit être bien choisi (photogramme 2). Le meilleur train, c’est celui bien entendu qui transporte des passagers, mais surtout l’argent fédéral pour payer les soldats et les employés stationnés dans cet Ouest encore sauvage. Il faut donc être extrêmement rigoureux dans les repérages des horaires, des sommes convoyées, du nombre de passagers à rançonner et surtout des lieux où le train doit faire provision d’eau et de bois pour alimenter le foyer et la chaudière de la locomotive. Quelques verres judicieusement payés dans un saloon de la ville de départ et des questions en apparence innocentes doivent permettre de délier les langues les plus rétives pour établir une stratégie sans faille.
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Contrairement
à la croyance populaire, les attaques de train n’ont pas systématiquement lieu
lorsque le train est en marche. Au mieux, les truands l’abordent au moment d’un
virage particulièrement incurvé. Le ralentissement du train est alors
l’occasion pour les hors-la-loi de montrer leur talent de cascadeur en sautant,
à leurs risques et périls, de la croupe du cheval vers le marchepied d’un
wagon. Pour prévenir ces risques inhérents à la condition de bandit de grand
chemin, l’essentiel des actions violentes se déroulent donc lorsque le train
est à l’arrêt. Dans Man of the West,
le chargement du bois, inévitable en ces temps de traction à vapeur, est le
moment propice (photogramme 3).
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Puis,
répondant à un signal lancé par un complice dans le train, trois brigands, préalablement
cachés sous un pont, s’élancent, colt à la main, en poussant des cris destinés
à tétaniser les infortunés voyageurs (photogramme 4). À priori, il n’est pas nécessaire
d’envoyer ad patres un ou deux de ces malheureux en raison de leur nécessaire
collaboration pour indiquer les endroits où se trouvent leurs biens les plus onéreux. L’objectif est donc
de les intimider pour qu’ils n’aient pas d’idées saugrenues, comme celle par
exemple de sortir un colt du fond d’une sacoche posée sous une banquette. Cet
inconscient n’aurait aucune chance de poursuivre son voyage en bonne santé.
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Par
contre, vis-à-vis de l’agent fédéral, la méthode est quelque peu divergente
(photogramme 5). Tout dépend de la collaboration dudit agent. La surprise est
donc un élément fondamental de l’attaque. Ici, l’agent, armé d’une Winchester,
ne semble pas disposé à rendre les armes aussi facilement. Et voici le grain de
sable qui vient perturber un mécanisme bien huilé. Déterminé à sauver un argent
qui ne lui appartient pas, et n’écoutant que son courage, il se barricade, prêt
à faire le coup de feu et tenir le temps nécessaire pour que les forces de l’ordre
alertées arrivent à sa rescousse.
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Si le
casse échoue comme ici, en raison de l’incompétence abyssale de nos malfrats plus
que par le courage d’un agent isolé, il importe de s’enfuir le plus rapidement
possible en n’oubliant pas de prendre en croupe le complice du train
(photogramme 6). Car la règle dans un gang qui se respecte est la solidarité,
l’empathie pour autrui. Il importe donc de mettre le plus de distance possible
entre les malfaiteurs et les forces de l’ordre qui ne tarderont pas à
intervenir. L’objectif est de chercher refuge dans une cabane isolée pour se
refaire une santé et préparer un nouveau coup qu’ils peuvent espérer,
cette-fois-ci, plus lucratif.
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