Psychose (Psycho
d'Alfred Hitchcock, 1960) est un film aux mille facettes, qu’on ne finit pas de
redécouvrir. Voici Norman Bates (Anthony Perkins) dans la toute dernière
séquence du film. Glaçant, inquiétant, le fondu enchaîné est en train de
superposer sur son visage, les traits cadavériques de sa mère qu’il a
assassinée dans un élan de folie meurtrière quelques années plus tôt. Le regard
caméra nous prend à témoin, comme si Norman voulait établir avec le spectateur,
une connivence, une complicité. La tête est légèrement penchée vers l’avant et les
yeux, d’un noir profond, se plantent dans les yeux du spectateur. La distance
entre le matricide et nous est abolie. Nous sortons de notre zone de confort. La
séquence est angoissante, en ce sens que le dédoublement de personnalité auquel
nous faisons face, nous contraint à accepter le fatum de Norman qui est maintenant définitivement possédé par
l’esprit de sa mère.
La
pièce dans laquelle se trouve Norman est à ce moment vide. Le mur qui forme
l’arrière-plan est nu, dépouillé, vide de tout artifice qui pourrait perturber
notre vision. Cette sécheresse du décor accentue le vertige créé par la menace
que représente toujours le regard de Norman. Celui-ci a définitivement rompu
les amarres pour se perdre dans les méandres de son cerveau labyrinthique d’une profonde noirceur. Le sourire qu’il est en train d’esquisser, jette une chape de
plomb sur tout espoir de rédemption. La scène est encore plus forte avec le son
puisque ce n’est pas la voix de Norman que l’on entend en voix off mais bien
celle de sa mère ….
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