Soleil vert (Soylent
green) est un film de science-fiction réalisé par Richard Fleischer en 1973.
Il raconte ce qu’est devenue la Terre en 2022: surpopulation, réchauffement
climatique, inégalités sociales vertigineuses, disparition de la faune et de la flore, rareté
de l’eau …. un cauchemar que notre personnage Sol (Edward G. Robinson dans son
dernier rôle) a décidé de quitter en choisissant une euthanasie, un suicide
assisté qui ne dit pas son nom. Il est couché sur un lit après avoir bu, en
toute conscience, une mixture empoisonnée, qui lui laisse néanmoins le temps de
voir, pendant quelques minutes, ce qu’a été le monde d’avant, ultime récompense
d’un monde devenu dystopique. Défile alors devant lui un spectacle grandiose de
paysages en fleurs, d’animaux, de soleils couchants, d’envols d’oiseaux, de
rivières à l’eau pure, de mers poissonneuses. Sur fond de musique classique –
la Sixième symphonie de Tchaïkowsky et
la Sixième symphonie de Beethoven - Sol n’est plus qu’un petit point, déjà
enveloppé dans son linceul, perdu dans
cette nature qui l’entoure. Son regard, tour à tour triste et fasciné, est
doublé par le nôtre, et tous deux (tous trois en fait, puisqu'un autre
personnage, Thorn - Charlton Heston - vient s’immiscer, derrière une baie vitrée, dans cette intimité
mortuaire) restent pétrifiés devant ces images d’un paradis perdu. Tout à notre éblouissement
devant ce spectacle, nous oublions que cette évocation d'un passé pas si lointain, n’est que
le prélude de la mise à mort de Sol, devenu inutile pour cette société prédatrice
(la séquence est d’autant plus forte qu’Edward G. Robinson était à ce moment
malade. Il mourra peu de temps après la fin du film). À travers le décès de
Sol, Richard Fleischer filme la disparition d’une civilisation avec comme corollaire, la condamnation âpre d'une modernité dévoyée qui, pour exister, a besoin de tuer l'homme. Ces préoccupations étaient caractéristiques des années 70. Elles le
sont toujours.
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